La paroisse de Loyers

La paroisse indépendante de Loyers existe officiellement depuis la publication de l’arrêté de l’évêque de Namur, le 26 août 1895, qui érigea la chapelle de Loyers en succursale. Jusque-là, la « chapellenie » de Loyers dépendait de la paroisse saint Quentin de Lives. Ce sont les habitants de Loyers qui en firent la requête en 1894.
Le hameau de Limoy intégrera la paroisse de Loyers en 1911.
Depuis sa création jusqu’à aujourd’hui, 14 prêtres se sont succédés sans discontinuer à la tête de la paroisse.
La paroisse choisit saint Sébastien comme saint patron. Sébastien était un brillant soldat de l’armée romaine qui passait ses moments libres à secourir les chrétiens de Rome, victimes de la persécution. Furieux, l’empereur Dioclétien le livra à ses archers qui le criblèrent de flèches. Laissé pour mort, son corps fut emporté chez Irène, une veuve pieuse. Elle le soigna et le guérit. Sébastien reprit son combat en faveur des chrétiens. Dioclétien fut surpris à la vue de Sébastien ressuscité et ordonna qu’on l’abatte, cette fois à coups de bâton. Il mourut vers 287.

L’église au fil des siècles

L’église a connu différentes transformations au cours des siècles. Au 13e siècle, elle n’était qu’une simple chapelle de pierre de style gothique abritant le chœur.

Au 16e siècle, Jean d’Eve, seigneur de Loyers, fit agrandir la chapelle (1569) et ériger un clocher (1571).
(Ci-contre : la chapelle de 1571 à 1883).
Fin 19e siècle (1883-1884), la chapelle fut à nouveau agrandie avec un clocher et une tour latérale en style néo-gothique, une dizaine d’années avant la création de la paroisse.
Début 20e siècle (1906), une sacristie est construite et la voûte intérieure de l’église est aménagée. En 1962, un bâtiment abritant le chauffage est construit sur le côté nord de l’église par de la main-d’œuvre bénévole locale.
Un patrimoine d’exception

Outre la très belle statue de saint Sébastien en bois sculpté et polychromé du 17e siècle (voir ci-avant) et le remarquable chemin de croix polychromé du 19e siècle, l’église abrite un patrimoine d’exception.
En 1584, Jacqueline de Berlo, épouse de Jean d’Eve, offrit une théothèque à la chapelle de Loyers. Cette remarquable tour eucharistique, plutôt rare dans nos contrées, est en pierre (tuffeau de Maestricht) avec une décoration de style Renaissance. Au-dessus d’une guirlande de fruits, le tabernacle est agrémenté des statues des 4 évangélistes. L’étage supérieur comprend 3 bas-reliefs représentant, au centre, la dernière cène et, de part et d’autre, des épisodes de l’Ancien Testament : la récolte de la manne dans le désert et la rencontre entre Abraham et Melchisédech. Le tout est surmonté de quatre atlantes et un pélican nourrissant ses petits.
aillée dans un demi tronc de chêne, la statue de saint Hubert à cheval (1520 – 1540) est une autre richesse patrimoniale de l’église. Bien que le cheval ne fasse pas partie de l’iconographie de saint Hubert, celui de Loyers chevauche un cheval richement harnaché et est accompagné d’un chien. Le cheval est l’attribut des chasseurs et le chien est symbole de fidélité.

La statue de saint Roch en bois sculpté et polychromé du 18e siècle constitue un autre élément du patrimoine de l’église de Loyers. Saint Roch vécut au 14e siècle. Mis à l’écart car atteint de la peste, il dut sa guérison à un chien qui lui apportait à manger et lui léchait ses plaies. Il devint alors une figure protectrice des malades, mais aussi des animaux de compagnie.

Une histoire de cloches

En 1943, les Allemands font main basse sur les cloches des églises afin d’être fondues pour en extraire le cuivre et l’étain, matériaux précieux pour leur industrie de guerre.
A la libération, les paroissiens vont cotiser pour remplacer la cloche emportée par les Allemands. Une somme de 55.000 francs (1.364 €) a été récoltée. Ce montant servit à l’achat de deux nouvelles cloches.
Elles furent placées dans le clocher le 20 mai 1948. Elles portent le nom de leurs parrains et marraines : Victor & Léonie – Camille & Marie.
La paroisse de Loyers a fêté ses 130 ans en 2025