Unité Pastorale Carlo Acutis, entre Meuse et Condroz

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« Bon anniversaire ! »

Alors qu’il a promulgué en 313 PCN l’édit de Milan qui garantit la liberté religieuse, notamment pour les chrétiens qui étaient régulièrement victimes de persécutions, en 325 PCN, voilà 1700 ans, l’empereur Constantin convoque un concile, une assemblée qui réunit, en théorie, tous les évêques, en dedans et en dehors l’empire, à Nicée, aujourd’hui Iznik en Turquie. Au nom de la distinction entre l’épée et le goupillon, distinction ô combien vitale, cette initiative politique a de quoi nous étonner : elle interfère dans le domaine religieux. Pourquoi ?

A travers l’empire romain, la Bonne Nouvelle se propage. De plus en plus de citoyens embrassent la foi chrétienne. Bien qu’il n’ait demandé le baptême qu’à l’article de la mort – il avait ainsi la certitude d’obtenir la rémission de ses péchés, sachant que n’existait pas encore le sacrement du pardon – Constantin est lui-même un sympathisant. Et il est inquiet. En effet, un débat théologique suscite des tensions ecclésiales. Quelques années auparavant, dans le cadre de son ministère à Alexandrie, en Egypte, Arius, un prêtre libyen, soutient que Jésus n’est pas d’essence divine : c’est une créature missionnée par le Père. Observons que l’islam partage cette compréhension puisque Jésus y est présenté comme un prophète. Moins influents que l’arianisme, deux autres points de vue jettent aussi le trouble. Le modalisme récuse le mystère de la Trinité : le Père, le Fils et l’Esprit Saint ne sont pas des personnes à part entière, mais des modalités à travers lesquelles se révèlent les activités du Dieu Unique. Le subordinationisme ne nie pas l’existence des trois personnes divines, mais le Fils et l’Esprit ont un statut subordonné au Père. Subtilités théologiques sans intérêt ?

Constantin estime que ces controverses, non seulement, menacent l’unité de l’Eglise, mais aussi la stabilité de l’empire. Or, à l’époque, l’autorité du pape, l’évêque de Rome, n’a pas la portée universelle qui lui est reconnue aujourd’hui. L’empereur intervient. Il use de son autorité pour que l’Eglise énonce clairement une orthodoxie doctrinale en clarifiant les fondamentaux de la foi chrétienne. Selon les historiens, les évêques ainsi réunis auraient été au nombre de 250 à 300. A titre de comparaison, au concile Vatican II, ils étaient 480. Chaque dimanche, les communautés chrétiennes proclament le credo, en latin « je crois », ce condensé de la foi que le concile de Nicée nous a légué. Oui, nous croyons au Dieu Unique (nous ne sommes pas polythéistes !) et Trinitaire, Père, Fils et Esprit Saint. Car, de même que l’amour, par définition, est relationnel, de même Dieu, dont nous disons qu’Il est Amour, est relation, communion entre les trois personnes. Oui, nous croyons que le Fils, sous le nom de Jésus, s’est fait homme. Parce qu’Il nous aime, Dieu a voulu être tellement proche de nous qu’Il est devenu l’un de nous, au point de rejoindre nos angoisses, de mourir, et de nous ouvrir, au jour de Pâques, à l’espérance.

Abbé Patrice Moline